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BOVINS LAIT
19.11.2021

[CONF NORMANDIE] Retour sur la journée du colloque sur l'avenir de la production laitière !

15.12.2021 -

Une journée d'échange réussie !

Partant du constat de la déprise laitière, l'objectif de cette journée était de continuer à engager notre énergie collective pour réfléchir et assurer le maintien des fermes et des éleveuses et éleveurs sur le territoire. La journée de réflexion en Normandie avait pour but également d'interpeller les décideurs politiques et acteurs professionnels sur les conséquences de la restructuration afin de trouver des solutions fortes aux difficultés actuelles.
Après une rapide introduction et présentation des objectifs de la journée par le porte-parole régional, Laurent Leray, nous avons commencé ce colloque avec une présentation de l'observatoire des actifs agricoles travaillant dans les exploitations laitières, réalisée par Christophe PERROT de l'IDELE, suivi d'un état des lieux de la production et de la transformation laitières en France et en Normandie, en compagnie de Michel LAFONT et Vinciane VANIER, respectivement conseiller de la Chambre Régionale d'Agriculture en Normandie (CRAN) et directrice du CRIEL.

Sans surprise, le nombre des exploitations laitières est en constante baisse entre le début des quotas et aujourd'hui : 250 000 à 90 000, soit moins 10%/an. En conséquence, on constate un arrêt assez net de la progression du nombre de salariés. Toutefois, le secteur laitier demeure le premier pourvoyeur d'emplois agricoles non salariés, bien qu'il compte un nombre décroissant d'actifs agricoles. L'évolution est décroissante, mais de manière moins significative par rapport aux autres systèmes de production. A l'heure des nombreux départs en retraite, l'IDELE observe une relative stabilisation du vieillissement des chefs d'exploitations malgré d'importants flux de départs.

En Normandie, la tendance à la stabilisation en termes des installations en production laitière : 1/3 des installations se font en lait selon les chiffres MSA*, le taux de remplacement reste plus le moment sensiblement supérieur à la moyenne nationale et des autres régions voisines, notamment par rapport à la Bretagne selon la situation démographique nationale, des Pays de la Loire et Bretagne. Les flux d'installation demeurent assez stables depuis 2010, mais les écarts entre les fermes, l'hétérogénéité des systèmes laitiers, notamment en termes de cheptels moyens, ne cessent de s'accroître avec la diversité des formes d'installation en société ou individuelle. On observe une tendance forte à hyper spécialisation des systèmes avec une évolution vers une production uniquement laitière, de nombreux arrêts des ateliers d'engraissement et une baisse relative des troupeaux mixtes.

Voilà en substance le portrait qui a pu être tiré des actifs agricoles et acteurs de la filière durant la matinée. Ces différentes présentations n'ont pas manqué de faire réagir les paysan-ne-s présent-e-s dans la salle, afin de rebondir sur les chiffres et tendances présentés. D'abord pour dire que la question du prix du lait reste centrale et la condition sine qua non pour assurer
le renouvellement des actifs. Ensuite, pour souligner, comme certains exposés l'ont montré, que les moyennes exploitations garantissaient une meilleure transmissibilité des fermes.

Chiffres à l'appui, les fermes laitières robotisées sont significativement plus difficiles à transmettre. Il n'est plus à prouver que les moyennes exploitations assurent une meilleure transmissibilité : les chiffres du RDI montrent que la taille des fermes est inversement proportionnelle à la réussite des transmissions. Enfin, les difficultés liées à l'accès au foncier constituent indéniablement un frein à l'installation, notamment pour les HCF*.
Revenant sur le sujet central de la maîtrise des prix, le public a rappelé que la question du prix ne se réduisait à celle de la maîtrise des charges. La multitude d'acteurs présente au sein de la filière laitière, engendre une situation complexe, mais ce sont les acteurs de la transformation qui détiennent une large marge de manœuvre dans la constitution du prix. En Normandie, les acteurs de la transformation sont autant des coopératives (50%) que des industriels privés (50%). Enfin, les participants ont appuyé sur le fait que le coût des charges et de la part de l'autonomie alimentaire jouaient un rôle décisif dans la pérennité des exploitations, sachant qu'en France, le coût des achats extérieurs notamment (concentrés) est supérieur aux autres pays européens (ramené au 1000 L de lait).

Synthèse de l'Observatoire quantitatif des actifs travaillant dans les exploitations laitières bovines françaises
Des transformations intenses dans un secteur de poids. Projections régionales tendancielles 2030.
D'après les données de la MSA* pour la France entière, le secteur laitier (coexploitants se déclarant éleveur laitier ou mixte) reste le premier pourvoyeur d'emplois agricoles non salariés bien que ce nombre d'emplois diminue plus de deux fois plus vite dans le secteur laitier que pour l'ensemble de l'agriculture (-2,9%/an contre -1,3%/an sur 2010-2020).
L'observatoire quantitatif des actifs travaillant dans les exploitations laitières bovines françaises, réalisé par l'Institut de l'Elevage avec le soutien du CNIEL à partir des données de la MSA* et de la BDNI a permis de préciser les dynamiques démographiques en cours en intégrant toutes les exploitations produisant du lait de vache (spécialisées ou non).
Depuis 2016, la réduction du nombre d'actifs non salariés travaillant dans ces exploitations laitières au sens large se réduit à un rythme (-4%/an) inédit depuis la première phase des quotas accompagnée par une politique socio-structurelle spécifique (200 000 cessations laitières aidées; pré-retraites installations dans les années 1990). L'emploi salarié, qui avait progressé dans ces exploitations laitières à la faveur de la sortie progressive des quotas, ne progresse plus non plus depuis 2016 (en ETP globaux) ce qui entraîne un déclin de la main d'oeuvre totale des exploitations laitières au rythme de -3,9%/an depuis 2016 contre -2,3% de 2010 à 2014. La pénurie de main-d'oeuvre qui se dessine derrière ces chiffres peut être mise en relation avec un ralentissement important de la croissance des exploitations restantes observé depuis 2019 qui a conduit à une accélération de la baisse du cheptel laitier total non compensée par un accroissement du rendement laitier, et donc à une érosion de la collecte dans la plupart des zones.
Le vieillissement des chefs d'exploitation observé depuis 2000 entraîne des flux de départs importants...
L'accélération des départs est pour partie due au vieillissement des chefs d'exploitations : 48% de plus de 50 ans dont 28% de plus de 55 ans (contre 29 et 16% dans la population active générale française), au lieu de 32% de plus de 50 ans en 2000 après la phase de préretraite accompagnée d'une forte restructuration. La moitié des actifs de 2018 devrait avoir quitté le secteur en 2027. 2021 se situe donc au tiers de cette phase particulièrement intense de recomposition démographique qui s'annonce plus forte en Bretagne, Nouvelle Aquitaine et Occitanie.
....très partiellement remplacés...
Le secteur laitier affiche actuellement le pire taux de remplacement des départs de l'agriculture française : 45% (contre 71% tous secteurs confondus). Mais il est intéressant de constater que ce taux de remplacement connaît des variations régionales importantes. Il est de 84% dans les montagnes de Franche-Comté grâce à ses AOP* dont le succès s'est affirmé depuis 10/15 ans, de 55% dans les zones herbagères de Basse Normandie, de 42% en Bretagne-Pays de la Loire et de 35% dans les plaines du Sud-Ouest caractérisées par une déprise laitière ancienne mais persistante. Les déterminants de ces variations sont liés à l'intensité des concurrences entre activités agricoles, à la vocation naturelle des territoires (place et productivité des surfaces en herbe) et à l'ambiance laitière qui se traduisent en partie par des économies d'agglomération, à l'attractivité et la rentabilité du métier de producteur de lait dans ces différences zones.
...malgré un maintien des flux à l'installation qui reproduisent en partie la diversité des exploitations.
Le déséquilibre démographique est dû à une vague de départs et non à une chute des installations. Environ 2000 actifs non salariés par an (dont 1700 <40 ans) rentrent dans le secteur. Une valeur stable depuis 10 ans, mais divisée par deux par rapport aux installations des années 1990. Le secteur n'a pas connu d'effondrement récent de son attractivité mais ne dispose pas non plus de solution miracle qui consisterait à rétablir rapidement un équilibre préexistant. Avec les réformes de 2014/15, le poids des GAEC est passé de 50 à 70% des installations laitières, dans le cadre d'exploitations plus grandes, employant nettement plus de main d'oeuvre, y compris salariée. A l'opposé, 11% des installations en 2017 et 18 sont réalisées par un seul actif (1,1 UTA*) sur des exploitations nettement plus petites (40 VL). Ce type d'installation est particulièrement recherché par les porteurs de projets hors cadre familial. C'est le type d'annonce laitière qui rencontre le plus de succès au niveau du RDI (61% de réussite) alors que s'y accumule par ailleurs de nombreuses annonces de places à reprendre dans une structure sociétaire existante. Cette inadéquation offre/demande de reprise semble actuellement un frein à l'amélioration du taux de remplacement des départs par des transmissions autres que des successions familiales.

Durant l'après-midi, après une rapide intervention d'Alain MATHIEU avec les 3 éléments clés de la filière Comté afin d'expliquer les alternatives possibles autour de la régulation de la filière, nous avons poursuivi les échanges avec une table ronde sur la dynamique laitière et la régulation.

 

Présentation des intervenants de la table ronde (de gauche à droite) : Frédéric Courleux, attaché parlementaire d'Éric Andrieu ; Sieta Van Keimpema, représentant d'EMB (European Milk Board) ; Christophe Miault, représentant de Terrena ; Carlos Martin Ovilo, représentant de la Commission Européenne ; Joel Kerglonou, membre de la commission lait de la Confédération paysanne et animateur de la table ronde pour l'occasion et Antoine Baron, producteur laitier et représentant Conf. Dans le cadre de la table de ronde, chacun-e des participant-e-s était invité-e à répondre à deux questions :

Question 1 : Quels outils imaginez-vous pour assurer la dynamique laitière ? »


Pour Sieta Van Keimpema, d'EMB, les crises régulières de la filière engendrent de graves problèmes de rémunération qu'il faut impérativement régler. « Les chiffres sont au rouge : personne ne gagne sa vie. (...) les charges augmentent et que les industriels demandent toujours plus de marge. ». Il y a un programme de responsabilisation par rapport au marché : le marché s'engage à demander une quantité de produit en fonction des besoins et cela stabilise les marchés. C'est ce qui nous manque encore comme outil. Cet outil a montré son efficacité au niveau de la stabilisation des prix payés aux producteurs et a permis de raccourcir les crises. Selon la représentante d'EMB, garder un œil sur le marché permettrait d'éviter la surproduction quand la crise commence, en effectuant du stockage de la poudre de lait. On garde la maîtrise des volumes car notre action est toujours associée aux logiques de régulation.


Pour Christophe Miault, de Terrena, il y a des crises de prix et des crises de charges et les coop sont chargées de gérer les volumes, en maintenant un tissu sur le territoire et un certain volume. Christophe Miault souligne que lorsqu'il parle de compétitivité aux agriculteurs tout le monde se fâchent, mais pour lui, la compétitivité c'est aussi mieux gagner sa vie, maîtriser son prix et ses charges. Il souligne qu'à Terrena, ils essayent de réguler le prix du lait, notamment celui payé aux jeunes qui s'installent, à la hauteur des ressources financières et des moyens qu'ils ont à leur disposition. Selon lui, à chaque fois que Terrena a eu à maîtriser ses volumes, elle s'est faite prendre des parts de marchés.
Pour le représentant de la Commission Européenne, Carlos Martin Ovilo, l'outil nécessaire pour assurer la dynamique laitière, c'est la PAC*, notamment la politique de la nouvelle PAC* qui sera mis en place en Janvier prochain. Selon lui, il n'y a pas que les volumes qui peuvent aider la régulation de la production laitière, il faut aussi montrer et de valoriser les pratiques vertueuses au sein des fermes et continuer à préserver le travail réalisé avec les acteurs de la coopération pour intégrer l'ensemble de la filière dans la gestion des marchés.

Pour Frédéric Courleux, attaché parlementaire d'Éric Andrieu, il y a 2 éléments à souligner sur les outils nécessaires pour assurer la dynamique laitière : l'asymétrie de la réponse de l'offre et de la demande et la gestion des crises. S'agissant de l'asymétrie de la réponse de l'offre et de la demande, selon lui, les agriculteurs n'ont aucun intérêt à réduire quand les prix baissent, car il y a des charges fixes. L'ajustement ne peut pas se faire naturellement. Ensuite, sur la gestion des prix internationaux, il ajoute qu'en théorie, si tous les pays ouvraient leurs frontières, le marché international devrait se caler sur les prix les moins compétitifs. Par conséquent, cela enduit qu'il faut se protéger contre le dumping et se protéger de la concurrence des prix situés en-dessous des coûts de production de l'ensemble des producteurs de la planète.
Pour Frédéric Courleux, attaché parlementaire d'Éric Andrieu, il faut aborder conjointement ces deux sources de problèmes et trouver une organisation qui favorise l'ajustement à la contrainte réelle, la responsabilisation des industriels, et que les états membres respectent les accords politiques, pour financer l'intervention sectorielle, pour que les vrais OP aient la main sur les volumes.
Enfin, s'agissant de la gestion des crises, le filet de sécurité du prix d'intervention devrait sûrement remonter, pour être véritablement intéressant. Il souligne qu'il faut des subventions pour payer les producteurs contraints à réduire leur production et que tous les producteurs bénéficient du même prix pour un partage de la valeur plus juste et équilibré. « Arrêtons de secouer l'épouvantail, ces solutions fonctionnent et ne sont contraires aux lois de l'OMC* ! » Enfin, pour Antoine Baron, producteur lait et membre de la commission lait de la Confédération paysanne, l'histoire des dernières crises montre que les outils de gestion ont été mis en place toujours trop tard... Pour assurer la dynamique laitière, il faut systématiser les régulations avec un tunnel de prix et des réserves, pour indemniser les producteurs quand les crises arrivent. Évidemment, ce n'est qu'un début qui ne sera sûrement pas suffisant, pour assurer le retour de la valeur et de la répartition, néanmoins par là qu'il faut commencer selon les représentant-e-s du syndicat la Conf ! Les différentes remarques et observations des intervenant-e-s n'ont pas manqué de faire réagir la salle. S'agissant de la recherche de compétitivité, une participante a répondu à Christophe Miault qu'il est insupportable pour des producteurs-trices d'entendre toujours parler d'amélioration des marges et d'optimisation du travail quand il est impossible de faire mieux. Des producteurs en ont marre d'avoir toujours à se justifier sur leurs pratiques, pour avoir une plus juste rémunération.
Un autre participant a ajouté qu'une revalorisation du revenu des producteurs-trices à hauteur de 3 000 euros serait considéré comme une plus juste rémunération et considération vis-à-vis de l'ampleur du travail fourni.
Concernant la gestion des marchés, un participant fait remarquer à Carlos Martin Ovilo, que le marché libéral est en train de détruire la filière au Japon. L'occasion toute trouvé pour une représentante d'Oxfam, membres de la campagne « N'exportons pas nos problèmes » visant à dénoncer la surproduction de lait en Europe, de souligner que les producteurs dans l'Union Européenne ne gagnaient clairement pas leur vie de manière convenable et que bon nombre d'entre eux se posaient des questions sur la cohérence entre la production et la demande. Cette représentante d'Oxfam a poursuivi son intervention en alertant l'ensemble de la salle sur le fait que la large majorité des exports de l'Union Européenne correspondaient à des tonnes de poudre de lait envoyées en Afrique de l'Ouest, lesquelles étaient dégraissées pour être ré-engraissées à nouveau à l'huile de palme au niveau local. Les producteurs de lait d'Afrique de l'Ouest qui font face selon elle à de grandes difficultés en vue de se structurer, sont encore plus précarisés par cette concurrence déloyale, du fait de cette poudre de lait issue de l'Union Européenne. En conséquence, les producteurs de l'Afrique de l'Ouest demandent à ce que l'on arrête ce type exportation.
Pour Antoine Baron et l'ensemble des paysan-ne-s de la Conf, la régulation des prix permettra de résoudre tout cela. Réguler signifie à la fois assurer un revenu aux producteurs ici et éviter le dumping, comme en Afrique de l'Ouest.

Question N°2 : « Faut-il laisser les industriels organiser la régulation ou l'organiser politiquement ? A quelle(s) échelle(s) ? »

C'est au tour de Christophe Miault de Terrena de commencer. Il a profite pour rappeler que, « dans une coopérative, ce sont les producteurs qui dirigent, et n'ont pas l'industrie ». (Suite à cette phrase, la salle s'agite quelque peu). Néanmoins, il ajoute que le travail de la coopération est aussi de s'assurer un marché et de gérer ces parts de marché. Chaque coopérative, en fonction de son histoire, s'adapte au marché en fonction de ces critères.

Sieta Van Keimpema d'RMB poursuit qu'en commençant par poser la question suivante : « qui doit être responsable de la régulation ? ». Selon, Le problème est forcément européen, alors il faut qu'il y ait un accord politique, pour que toutes les règles soient respectées.Les acheteurs et les industriels ne veulent pas payent le lait au prix juste et selon les coûts de production. Selon elle, « régler ce problème est une question de volonté politique ! » A titre d'illustration, l'opération FaireFrance est selon elle une belle initiative pour mettre en avant la part du prix du lait payé aux producteurs, en vue de redonner de la fierté au métier aux producteurs de lait. « Le lait équitable reste une toute petite partie du lait vendu sur le marché actuellement, mais c'est un début pour montrer à tou-te-s que pour avoir un lait de qualité, il faut payer un prix basé sur le coût de production ».
Pour Carlos Martin Ovilo, la régulation systématique des volumes n'a pas empêché une baisse du prix : « les quotas n'ont pas non plus permis de garantir le maintien des chiffres et des exploitations ». La salle, majoritairement composée de confédéré-e-s, est naturellement en profond désaccord, pour bon nombre d'entre eux, l'outil des quotas a été totalement bousiller de l'intérieur. Pour le représentant de la Commission Européenne, les périodes de crises ont montré que les solutions et clefs du problème devaient être trouvé dans la filière, sans laisser la main libre aux industriels. C'est au sein de la filière que l'on observe selon lui, les chiffres et que l'on assure une bonne régulation du marché économique, une bonne gestion des volumes et de la qualité. Pour Frédéric Courleux, la question est importante car les quotas n'ont pas disparus, ils ont été privatisés ! Pour lui « reste à savoir qui détient les clés ? ». Sans crainte d'être provocateur, il s'adresse aux élèves du lycée agricole de Sées présentes dans la salle pour leu rdire la chose suivante : «Vous les jeunes, sachez que si vous voulez vous installer en filière longue, notamment en conventionnel, vous allez vous faire manipuler par les industriels, par Lactalis etc ; et si vous voulez vous installer en bio, il va y avoir plein d'installation de ce type, et donc il va falloir aider les OP
émancipatrices ! Sachez qu'il y a des grosses coopératives qui ont des OP en leur seing ». S'adressant à M. Christophe Miault de Terrena, il ajoute, « d'ailleurs est-ce-que vous avez une OP, pour utiliser de l'argent de la PAC* ? » Le tour de table se termine avec Antoine Baron qui revient sur la question des quotas afin de souligner que la très forte baisse du nombre de producteurs à la fin du quotas n'a été qu'une résultante de la volonté politique de faire disparaître un bon nombre de paysan-ne-s ! La salle acquiesce : « Oui aujourd'hui tout est politique, et la politique est libérale ! » Antoine ajoute : « Derrière la régulation, il y a donc une question politique, un sens, un but, qui n'est pas seulement économique. La réponse à la question de l'organisation de la régulation ne peut être que politique et cela doit être gérer par l'Union Européenne ! » Le message est clair et reste inlassablement le même, espérons qu'il soit entendu.
 
Il faudra évidemment beaucoup d'autres journées comme celle-ci, pour faire la tour de la question et trouver collectivement des solutions pérennes pour l'avenir de la production laitière.
En attendant ces dernières, concluons en relevant la remarque d'un confédéré du Calvados lors de ces discussions sur les solutions européennes à mettre en place : " si elles sont intéressantes, ces solutions européennes peuvent néanmoins assez légitimement nous donner l'impression de vouloir créer un monde [européen] de bisounours, dans un monde [international] de brute ".

Comme chacun le sait, construire collectivement des solutions d'avenir pour la production laitière est une absolue nécessité, en vue de "produire pour vivre, et non pas produire pour produire".

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